- délavé
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• XVIe; de délaver1 ♦ Dont la couleur est, ou semble trop étendue d'eau. ⇒ décoloré, fade, pâle. Le ciel est d'un bleu délavé. « Le bleu délavé de ses yeux froids » (Jaloux). — Un ciel délavé.♢ Éclairci à l'eau de Javel. Jeans délavés.2 ♦ Qui a été trempé, imbibé d'eau. Terre délavée.⊗ CONTR. Soutenu. Sec.délavé, éeadj.d1./d Détrempé. Terrain délavé.d2./d Dont la couleur s'est éclaircie, affaiblie. Tissu délavé.⇒DÉLAVÉ, ÉE, part. passé et adj.I.— Part. passé de délaver.II.— AdjectifA.— Dont la couleur est ou semble affaiblie, estompée. Synon. blafard, (d)éteint, pâle; anton. vif. Le ciel de Paris avec ses bleus délavés (GONCOURT, Journal, 1883, p. 262). Des uniformes délavés, décolorés, couleur d'argile (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 390). Cf. aussi barder1 ex. 4 :• 1. Dans les échappées, on voyait des profondeurs denses, les sapins bleus à l'horizon, comme si le ciel délavé coulait sur eux.MONTHERLANT, Le Songe, 1922, p. 32.— En partic. Pierre délavée (joaill.); un regard délavé, des yeux délavés; un teint délavé.— Au fig. Qui est amolli, sans vigueur :• 2. il [Delavigne] sait, quand il le faut, apporter quelques scènes maîtresses, quelques répliques qui font battre quatre mille mains, au secours de son ordinaire qui est la convention tenace, la langue délavée et la versification mitée.THIBAUDET, Hist. de la litt. fr. de 1789 à nos jours, 1936, p. 197.B.— Qui est imprégné d'eau. Foin délavé. Les rognons, délavés dans l'eau grise qui leur servait de sauce (ZOLA, Lourdes, 1894, p. 249) :• 3. ... les sections de mitrailleurs occupaient leur terrain, — leur terrain misérable et délavé — pas après pas arraché de la boue.MALRAUX, L'Espoir, 1937, p. 731.Fréq. abs. littér. :64.délavé, ée [delave] adj.ÉTYM. XVIe; p. p. de délaver. → Délaver.❖1 Dont la couleur est ou semble trop étendue d'eau. ⇒ Décoloré, fade, pâle. || Le ciel est d'un bleu délavé. — Ciel délavé, d'un bleu délavé.1 (…) son vêtement de drap noir qui faisait ressortir la pâleur anormale de son visage et le bleu délavé de ses yeux froids.Edmond Jaloux, les Visiteurs, XXXI, p. 237.2 (…) une flamme d'amusement tremblait dans ses yeux délavés.Sartre, le Sursis, p. 81.3 Du temps que ce vêtement était à la pointe de la mode, une firme américaine vantait le bleu délavé de ses jeans : it fades, fades and fades.R. Barthes, Fragments d'un discours amoureux, p. 129.2 Techn. (joaill.). || Pierre délavée, dont la couleur est pâle.3 Par métaphore ou fig. Littér. Qui paraît amolli, affaibli.4 (…) la théorie des Idées (de Platon) marque la victoire des mots plus généraux que les objets et plus près de la patrie idéale dont ce monde n'est qu'une copie délavée.Camus, l'Homme révolté, in Essais, Pl., p. 1676.4 Qui a été trempé, imbibé d'eau. || Viande délavée, qui a cuit dans trop d'eau. || Foin délavé, qui a été détrempé par la pluie. || Terre délavée.❖CONTR. Concentré, vif.
Encyclopédie Universelle. 2012.